Position du RAAQ en matière de TERMINAUX DE POINT DE VENTE

Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec

dernière mise à jour : 31 octobre 2015

Exigences

Les exigences du RAAQ ne génèrent pas de coûts significatifs, lorsqu’on les intègre aux terminaux de point de vente (TPV) au moment de la planche à dessin. S’il faut adapter par la suite, ou encore, carrément remplacer, alors là, oui, l’opération coûte plus cher. Nous sommes en 2014, et malheureusement, lorsqu’on a conçu les TPV, on n’a pas pensé à tous les citoyens. Les exigences du RAAQ sont de nature telle que, si elles ne sont pas rencontrées, alors il y a obstacle majeur et les TPV fautifs doivent être adaptés ou remplacés, car la version inaccessible constitue de la discrimination systémique.

  • QUE les claviers possèdent de vrais boutons, plutôt que des touches virtuelles;
  • QUE l’enfoncement d’un bouton génère un bip de confirmation et que cette fonction ne soit pas désactivable;
  • QUE le bouton numéro « 5 » arbore un point en relief, et le bouton « OK », un cercle en relief;
  • QU’il y ait standardisation du mode d’emploi, de la séquence des opérations et de la disposition des boutons sur le clavier.

Souhaits

Le RAAQ ne souhaite pas que tous les TPV d’Amérique du Nord, voire, de la planète, soient remplacés. Seulement ceux qui représentent un obstacle majeur pour les personnes handicapées visuellement. Cependant, nous demandons aux décideurs, fabricants, commerçants et institutions financières, d’inclure les souhaits du RAAQ dans leur cahier de charge, lorsqu’un TPV doit être remplacé ou nouvellement installé.

  • QUE les TPV soient équipés d’une voix de synthèse, pour lire l’écran, à l’instar des guichets automatiques des banques et des autres institutions financières;
  • QUE l’écran présente un contraste élevé;
  • QUE les TPV permettent l’agrandissement des caractères à l’écran.

S’il existait déjà un modèle de TPV muni d’une voix de synthèse ou conçu suivant les autres souhaits du RAAQ, il va de soi que nous applaudirions à son implantation, de préférence à tout autre, chaque fois où un TPV doit être remplacé, pour quelque raison que ce soit, ou nouvellement installé. Cependant, nous tenons pour essentiel de faire des tests pour valider un tel appareil, c’est-à-dire, pour s’assurer que la voix de synthèse et l’agrandissement des caractères à l’écran n’ont pas l’effet pervers de porter préjudice à la personne aveugle ou presque aveugle.
Exemples de situations préjudiciables :
– Imaginons qu’un TPV soit muni d’une voix de synthèse ou de la possibilité d’agrandir les caractères à l’écran. On sait qu’une transaction, assistée de l’une ou l’autre, requiert un peu plus de temps que la même transaction, faite par un parfait voyant. La voix de synthèse nécessite l’emploi d’écouteurs, pour protéger la confidentialité de la transaction, d’où un peu plus de temps. L’ajustement de la grosseur des caractères, lui aussi, demande un peu plus de temps.
– Imaginons aussi que la personne handicapée visuellement effectue sa transaction dans une épicerie, à l’intérieur d’une file d’attente. Dans ces circonstances, y aurait-il un risque de provoquer un mouvement d’impatience ? Par ailleurs, la fonction d’agrandissement des caractères présenterait une grande utilité, par exemple, pour tous ceux qui oublient leur lunette à la maison.

Rôle des centres de réadaptation

Nous suggérons, demandons et recommandons que les centres de réadaptation en déficience visuelle aient à disposition divers modèles de terminaux de point de vente, pour permettre à leur clientèle handicapée visuellement de se familiariser avec ces appareils, avant de s’en servir en situation réelle. Nous croyons aussi que le rôle des CRDV s’étend également à l’expérimentation et à l’évaluation de nouvelles versions de terminaux de points de vente, notamment avec synthèse vocale et possibilité de grossissement des caractères à l’écran.

Réglementation

Depuis déjà longtemps, le RAAQ fait des représentations en matière de TPV. Au début, nous procédions commerce par commerce. Il y a environ cinq ans, nous avons commencé à travailler avec la COPHAN et la Commission des Droits de la Personne, faisant porter nos démarches auprès des chaînes d’épiceries et de pharmacies. Qu’on y aille commerce par commerce ou chaîne par chaîne, nous ne pouvons faire autrement que de constater l’efficacité relative de notre travail, car lorsqu’un commerçant change son TPV, il ne pense tout simplement pas aux personnes handicapées visuellement.

En conséquence, nous réclamons maintenant une réglementation, qui s’appliquerait d’un océan à l’autre et à tous, les commerces, les distributeurs, les manufacturiers, etc. Dans cette façon de voir, nous sommes heureux d’avoir reçu, récemment, l’appui du Canadian National Institute for the Blind.