Réflexion sur les signaux sonores

Table des matières

Introduction

Comment une personne piétonne traverse-t-elle une rue lorsqu’elle rencontre des feux lumineux?

Mode de fonctionnement des feux lumineux

Mode de fonctionnement des feux piétons

Note importante

L’orientation et mobilité

Traversée une intersection avec feux lumineux avec une déficience visuelle

Les signaux sonores

Les signaux sonores simples

Les signaux sonores directionnels

Considération commune aux deux familles de signaux sonores

La norme des signaux sonores

Processus de recommandation des signaux sonores

La configuration des signaux sonores

Détection et appel d’un signal sonore

Autres considérations

Les difficultés d’installation des signaux sonores québécois

Conclusion

Documents consultés pour la réalisation de ce guide

Introduction

Dans la prochaine année, le RAAQ entamera une réflexion sur la norme des signaux sonores au Québec. Dans le but d’outiller ses membres, le RAAQ présente ce document qui décortique les différents aspects touchant les signaux sonores.

Comment une personne piétonne traverse-t-elle une rue lorsqu’elle rencontre des feux lumineux?

Pour bien saisir l’enjeu des signaux sonores, il est premièrement important de comprendre les différents aménagements permettant à une personne piétonne de traverser une rue à une intersection comprenant un feu lumineux.

Mode de fonctionnement des feux lumineux

Une municipalité peut configurer les feux lumineux de deux façons distinctes.

Fonctionnement en mode exclusif

Lorsque les feux fonctionnent en mode exclusif, cela signifie que les mouvements de circulation sont séparés en phase exclusive : une phase pour les véhicules circulant sur l’axe nord-sud; une phase pour les véhicules circulant sur l’axe est-ouest; une phase pour les personnes piétonnes, peu importe leur direction. Lorsque la personne piétonne s’engage pour traverser une intersection, elle est donc assurée de ne pas croiser de véhicule.

Fonctionnement en mode concourant

Les personnes piétonnes se déplacent en même temps que les véhicules qui vont dans le même sens qu’eux. Dans le cadre de ce mode, il est possible qu’une personne piétonne puisse entrer en interaction avec des automobilistes tournant à droite ou à gauche lors de leur traversée.

Mode de fonctionnement des feux piétons

Le choix du fonctionnement des feux lumineux influence le mode de traversée d’une intersection par une personne piétonne.

Traversées en mode protégée

Lorsque les feux lumineux fonctionnent en mode exclusif, on qualifie la traversée pour piéton de « protégée » parce qu’il n’y a théoriquement aucun mouvement de véhicule durant la phase piétonne. Note importante : certaines municipalités qui implantent des feux fonctionnant en mode exclusif permettent le virage à droite au feu rouge (VDFR). Dans ce cas, même si on continue de qualifier la traversée piétonne de « protégée », la personne piétonne peut rencontrer un véhicule.

Traversées pour piéton non protégé

Lorsque les feux lumineux fonctionnent en mode concourant et qu’une traversée est configurée en mode non protégé, les véhicules et les personnes piétonnes démarrent leur traversée au même moment. Même si les personnes piétonnes ont priorité lors de la traversée, les mouvements sont permis tout le long de la phase.

Traversées pour piéton partiellement protégé

Lorsque les feux lumineux fonctionnent en mode concourant et qu’une traversée est configurée en mode partiellement protégé, les personnes piétonnes peuvent débuter leur phase afin de traverser sans qu’un véhicule ait le droit de croiser leur route. Il y a deux façons pour assurer une traversée pour piéton partiellement protégé :

  1. L’avance rouge : Lorsqu’une avance rouge est installée, quand le feu piéton tombe au vert, en début de phase, le feu automobile est encore rouge.
  2. L’avance-flèche (aussi appelée flèche avance piéton) : Lorsqu’une flèche avance piéton est installé, quand le feu piéton tombe au vert, le feu automobile se limite à une flèche avance verte pour indiquer aux automobilistes qu’ils ne peuvent qu’avancer, les empêchant de croiser la traversée d’une personne piétonne. En fin de phase, les véhicules sont autorisés à tourner.

Note importante

L’ensemble des aménagements présenté précédemment sont des aménagements ne visant pas spécifiquement les personnes handicapées visuelles. Ce sont des aménagements installés afin de réguler la circulation et de permettre d’assurer la sécurité des personnes piétonnes.

L’orientation et mobilité

« L’ « orientation-mobilité » (OM) est un processus individuel permettant à une personne ayant une déficience visuelle de réaliser des déplacements quotidiens avec aisance, de façon autonome et sûre. » (Couturier et Ratelle : 2019). Au Québec, l’apprentissage de l’orientation et de la mobilité est un service public gratuit. Il se fait en lien avec un ou une spécialiste en orientation et mobilité (SOM) travaillant dans un centre de réadaptation en déficience physique (CRDP).

Traverser une intersection avec feux lumineux avec une déficience visuelle

Lors de son processus d’apprentissage, la personne handicapée visuelle devra acquérir des habiletés lui permettant de traverser une intersection avec feux de circulation, un déplacement particulièrement stressant (Couturier et Ratelle : 2019).

Pour initier la traversée d’une rue, voici les étapes générales suivies par les personnes handicapées visuelles :

  • « percevoir l’arrivée à une intersection ;
  • identifier l’emplacement du passage pour piétons ;
  • établir un alignement précis ;
  • déterminer le moment opportun de traverser ;
  • traverser en ligne droite à l’intérieur du passage pour piétons ;
  • localiser le corridor piétonnier pour poursuivre leur déplacement, et ce, après avoir traversé ». (INLB et Société Logique : 2014)

La base pour être en mesure de traverser une intersection avec feux lumineux sans accommodement est la présence d’un trafic parallèle suffisant. En effet, le trafic parallèle est utilisé à la fois pour être en mesure de déterminer le moment opportun pour traverser et de traverser en ligne droite à l’intérieur du passage pour piétons. (INLB et Société Logique : 2014). Lorsque le trafic parallèle n’est pas suffisant, il devient alors nécessaire d’ajouter un signal sonore.

Note importante

Si l’utilisation du trafic parallèle pour être en mesure de traverser une intersection équipée de feux lumineux fait consensus chez les SOM, il ne fait pas consensus chez les personnes ayant une limitation visuelle. Certaines personnes jugent en effet que le trafic parallèle seul n’est pas suffisant.

Les signaux sonores

Un signal sonore est un dispositif de signalisation piétonnière accessible qui est ajouté à un feu pour piéton pour indiquer de manière audible à une personne handicapée visuelle le moment de traverser une intersection. Il existe différents types de signaux sonores. De manière générale, nous pouvons diviser les signaux sonores en deux grandes familles.

Les signaux sonores simples

À l’échelle mondiale, le signal sonore simple est le dispositif le plus répandu. Il se compose minimalement d’un bouton d’appel et d’un haut-parleur. Lorsque le signal sonore est activé et que le feu devient vert, un son est émis afin d’indiquer à la personne handicapée visuelle qu’il est temps de traverser.

Il existe une multitude de variantes de ce signal sonore. Aux États-Unis, il est assez courant de trouver des signaux sonores parlant, par exemple avec l’indication « Walk » lorsque le feu piéton est vert et « Wait » lorsque le feu piéton est rouge. Au Canada, l’utilisation d’une mélodie est généralement préférée.

Physiquement, une configuration courante d’un signal sonore simple est un simple boîtier comprenant un bouton d’appel surmonté d’un haut-parleur.

Les signaux sonores directionnels

Les signaux sonores directionnels permettent à la fois d’informer la personne handicapée visuelle du moment de traverser la rue et de garder son alignement. L’installation de ce type de signal sonore est plus complexe parce que dans ce cas, un simple haut-parleur au-dessus du bouton d’appel n’est plus suffisant. Le dispositif doit inclure des cornets installés de chaque côté de l’intersection, situé au-dessus de la traversée. Lorsque le signal sonore est activé, il émet des sons en alternance pour permettre à la personne de traverser l’intersection en ligne droite.

Physiquement, la configuration la plus courante d’un signal sonore directionnel est un boîtier comprenant un bouton d’appel et un haut-parleur de type cornet situé au-dessus de la traversée. Si le poteau sur lequel le bouton d’appel est installé n’est pas en ligne avec la traversée, une barre perpendiculaire est ajoutée au poteau pour aligner le cornet avec la traversée piétonne.

Considération commune aux deux familles de signaux sonores

Peu importe le type de signal sonore installé, il peut comprendre différentes caractéristiques pour le rendre plus efficace ou inclusif :

  • Un dispositif sonore de localisation qui émet un faible son en permanence, permettant à une personne handicapée visuelle de localiser le bouton d’appel du signal sonore.
  • Un dispositif qui fait vibrer le bouton d’appel lorsque le feu pour piéton devient vert. Cela permet notamment aux personnes sourdes-aveugles de savoir quand traverser une intersection.
  • Un avertissement vocal indiquant les rues croisant l’intersection.

La norme des signaux sonores

En 2005, le gouvernement du Québec a adopté une norme sur les signaux sonores. Cette norme intégrée au tome V sur la signalisation routière du ministère des Transports et de la Mobilité durable permet d’assurer une uniformité dans l’installation et la configuration des signaux sonores dans les municipalités du Québec.

Cette norme, appuyée par les centres de réadaptation et le milieu communautaire, encadre les municipalités dans l’installation des signaux sonores.

Sans entrer dans les détails techniques de la norme, nous soulèverons ci-après les points importants de la norme québécoise afin de bien la comprendre.

Processus de recommandation des signaux sonores

La norme précise que pour installer un signal sonore, un SOM d’un centre de réadaptation doit réaliser une évaluation pour définir si un signal sonore doit être installé. La norme considère généralement que lorsque la circulation parallèle est suffisante et que la personne handicapée visuelle peut s’en servir pour savoir quand débuter sa traversée et garder une trajectoire rectiligne, un signal sonore n’est pas nécessaire. La norme définit donc quatre cas de figure ou un signal sonore doit être installé :

  1. Lors d’une absence ou d’une insuffisance de la circulation parallèle.
  2. Lorsque l’intersection est décentrée.
  3. Dans une intersection en T.
  4. Lorsqu’il y a des feux pour piéton en mode protégé, généralement lorsque les feux lumineux fonctionnent en mode exclusif.

Cependant, ce n’est pas parce qu’une intersection se qualifie à recevoir un signal sonore qu’il sera nécessairement recommandé par un SOM. Même si le processus pour l’installation d’un signal sonore n’est pas clairement défini dans la norme, en voici les étapes générales:

  1. Une personne handicapée visuelle fait une demande de signal sonore auprès de son centre de réadaptation.
  2. Un SOM va venir faire une évaluation. Lors de cette évaluation, à la fois la configuration de l’intersection et les capacités de la personne aveugle ou malvoyante seront analysées pour juger de la pertinence d’installer un signal sonore. Les possibilités de trajets alternatifs sont aussi analysées. Il arrive qu’un signal sonore soit refusé parce que le SOM considère que la personne en ayant fait la demande n’a pas les compétences de déplacement requises pour l’utiliser de manière sécuritaire.
  3. Si l’évaluation du SOM conclut qu’un signal sonore est nécessaire, une recommandation d’installation est faite à la ville. Ce sera la ville qui tranchera si un signal sonore sera installé et dans quel délai cela sera fait.

La configuration des signaux sonores

Les signaux sonores québécois étant directionnels, le signal doit être émis en alternance d’un côté puis de l’autre de l’intersection. Les cornets doivent se situer au-dessus de la traverse piétonne et le son doit être assez fort pour être entendu malgré le bruit ambiant. Pour les passages est-ouest, c’est la « mélodie du Canada » qui doit être joué et pour les passages nord-sud, c’est le « coo coo ».

Il est important de noter que selon la norme, lorsqu’un signal sonore est installé, les mouvements de véhicules qui pourraient croiser le chemin d’une personne piétonne sont interdits. Cela implique automatiquement l’ajout d’une interdiction de virage à droite au feu rouge. Cela implique aussi que lorsque les feux lumineux fonctionnent en mode concourant, le feu piéton doit fonctionner en mode partiellement protégé, soit par l’ajout d’un avance rouge ou d’une flèche d’avance piéton.

Détection et appel d’un signal sonore

Comme les signaux sonores ne sont pas installés partout, il est important d’avoir un moyen de les repérer. C’est pourquoi la norme oblige l’ajout d’un dispositif sonore de localisation émettant un bruit régulier (une tonalité par seconde). Le dispositif de localisation doit être audible malgré le bruit ambiant.

Les signaux sonores ne sont pas activés automatiquement. Pour appeler un signal sonore, la norme demande de presser un bouton d’appel pendant six secondes.

Autres considérations

  • Les signaux sonores doivent fonctionner 24 heures par jour, 7 jours par semaine.
  • Les signaux sonores doivent résister à des températures de -34 degrés Celsius.
  • Depuis une récente modification de la norme, une intersection n’est plus limitée à un seul signal sonore. Maintenant, il est possible d’installer autant de signaux sonores que nécessaire à une intersection.

Les difficultés d’installation des signaux sonores québécois

Le RAAQ est inquiet de constater qu’il est de plus en plus difficile pour les personnes aveugles et malvoyantes d’obtenir l’installation de signaux sonores. Plusieurs hypothèses sont considérées pour expliquer les difficultés rencontrées.

Une hiérarchisation des solutions

Plusieurs spécialistes en réadaptation et mobilité (SOM) semblent établir une hiérarchisation des méthodes utilisées pour traverser une intersection. Le signal sonore semble être pour beaucoup la dernière option considérée.

La flèche avance piéton

Depuis quelques années, il semble que la flèche avance piéton gagne en popularité lorsqu’un SOM recommande d’apporter des changements pour assurer la sécurité d’une personne handicapées visuelles qui veut traverser une intersection. Bien que la flèche avance piéton ait prouvé son efficacité pour augmenter la sécurité d’une personne piétonne traversant une intersection, la littérature que nous avons consultée ne semble pas considérer que la flèche avance piéton seule peut assurer la sécurité d’une personne handicapée visuelle. Dans le manuel d’intervention en orientation et mobilité de Agathe Ratelle et de Julie-Anne Couturier, on mentionne l’utilisation d’une flèche avance piéton conjuguée à un signal sonore.

L’évaluation clinique individuelle

Plutôt que de considérer le signal sonore comme un bien collectif et social permettant à l’ensemble des personnes handicapées visuelles de profiter d’un aménagement accessible, l’installation d’un signal sonore est considérée comme un acte clinique. En effet, lorsqu’un SOM reçoit une demande d’installation de signal sonore, en plus d’évaluer l’intersection, il procède à une évaluation clinique individuelle des capacités de déplacement de la personne en ayant fait la demande, pour s’assurer qu’elle soit à même d’utiliser le signal sonore. Il est donc possible que la ville ne reçoive pas de recommandation d’installation d’un signal sonore à une intersection qui en mériterait un parce que la personne qui en a fait la demande n’a pas les acquis en orientation et mobilité nécessaire pour l’utiliser.

Le virage à droite au feu rouge

La norme exige qu’une interdiction de virage à droite au feu rouge soit ajoutée à une intersection si un signal sonore est installé. Les municipalités hésitent généralement à interdire aux automobilistes de tourner à droite au feu rouge. Elles ne veulent donc pas installer de signaux sonores.

Le coût

De manière générale, installer un signal sonore normé demande des ressources financières et matérielles en plus de demander des ressources humaines pour installer le signal sonore et l’entretenir. Les signaux sonores normés du Québec étant plus complexe, ils sont aussi plus chers à installer et demandent une recherche de fournisseur supplémentaire. En effet, comme le Québec est un des seuls endroits en Amérique du Nord à exiger un signal sonore directionnel, ce n’est pas tous les fournisseurs qui ont des produits conformes.

L’installation

Les signaux sonores du Québec sont plutôt complexes à installer. En effet, même si ce document ne rentre pas dans les détails, les sons produits par le signal et par le dispositif sonore de localisation doivent être ajustés de façon précise. Ils ne doivent pas faire trop de bruit pour ne pas déranger les personnes résidant à proximité du signal sonore, tout en étant audible par les personnes qui l’utilisent. Certaines municipalités confient l’installation et l’entretien des signaux sonores à des personnes n’ayant pas les compétences nécessaires pour le faire, et il arrive souvent de constater qu’à cause d’une installation ou d’un entretien inadéquat, le signal sonore n’est pas utilisable.

Les bris

Il arrive fréquemment que les signaux sonores soient défectueux. Les enjeux les plus fréquents sont des cornets silencieux, des boutons d’appel hors fonctions et des dispositifs sonores de localisation inaudible. Malheureusement, il semble que dans plusieurs cas, les délais de réparation dépassent largement les délais de réparation des feux lumineux réguliers. (RAAMM : 2017, 2020)

Conclusion

La situation des signaux sonores au Québec est très particulière. En 2005 la province s’est dotée d’une norme novatrice garantissant que les signaux sonores installés au Québec permettent à une personne aveugle ou malvoyante de garder son alignement durant sa traversée. Cependant, comme le souligne madame Perrault dans son rapport, il est clair que les signaux sonores québécois sont installés dans une optique d’accommodement plutôt que dans une approche d’accessibilité universelle.

Ajoutons que de plus en plus de municipalités installent de moins en moins de signaux sonores, considérant que les contraintes liées à la norme sont trop importantes.

Documents consultés pour la réalisation de ce guide

Couturier, J-A. et Ratelle, A. (2019). Manuel d’intervention en orientation et mobilité. Montréal : Les Presses de l’Université de Montréal.

Lavoie, A. et Turcotte, E. (2023). Accessibilité des intersections avec feux de circulation : Enjeux pour les personnes ayant une déficience visuelle et solutions pour tous. Institut de réadaptation en déficience physique de Québec. Québec.

Institut Nazareth et Louis-Braille, Société Logique. (2014). Critères d’accessibilité universelle : déficience visuelle. Aménagements extérieurs. Récupéré le 11 juillet 2024 de : https://www.santemonteregie.qc.ca/sites/default/files/2022/04/amenagementsexterieurs_0.pdf

Perrault, J-A. (2023, octobre). Fonctionnement des feux sonores au Canada et à l’international. Québec : Regroupement des personnes handicapées visuelles régions 03-12.

Québec, Transport et mobilité durable Québec. 2019. « Signaux lumineux ». Dans Tome V-Signalisation routière volume 3. Québec : ministère des Transports et de la Mobilité durable.

RAAMM. (2017). Rapport de vérification des feux sonores en service sur le territoire de la ville de Montréal. Montréal.

RAAMM. (2020). Rapport de vérification des feux sonores en service sur le territoire de la ville de Montréal. Montréal.

Ville de Montréal. Comprendre les feux de circulation. Récupéré le 11 juillet 2024 de : https://montreal.ca/articles/comprendre-les-feux-de-circulation-14736