Aménagement des espaces publics

Déplacements sécuritaires des piétons en situation de handicap visuel en cette période de pandémie de COVID-19

La distanciation sociale mise de l’avant durant la pandémie que nous vivons amène certaines municipalités à repenser leur aménagement urbain. Dans plusieurs villes, certains trottoirs sont trop étroits ou achalandés pour permettre aux piétons de circuler à deux mètres l’un de l’autre lorsqu’ils sortent de chez eux. Une des solutions mises de l’avant pour régler ce problème est de modifier l’aménagement urbain, par exemple en élargissant les trottoirs ou en transformant certaines routes en rues partagées. Le Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec (RAAQ) rappelle que ces réaménagements peuvent avoir de lourdes conséquences pour les personnes ayant les limitations fonctionnelles.

Aménager un espace public temporaire permettant une plus grande distance entre les piétons doit se faire de manière réfléchie afin de permettre à une personne aveugle ou malvoyante de se déplacer de manière autonome et sécuritaire. N’oublions pas qu’une personne en situation de handicap visuel utilise plusieurs repères pour se déplacer, mais ceux-ci ne sont pas visuels. Si le réaménagement se fait en installant détours, sens unique, élargissement de voie, barrières et pancartes sur un chemin utilisé par une personne ayant une limitation visuelle, non seulement celle-ci perdra l’ensemble de ses repères, mais risque aussi de se blesser en frappant une pancarte ou une barrière sur son chemin.

Nous demandons donc aux municipalités ayant des projets de réaménagements temporaires d’espaces urbains de contacter l’organisme communautaire représentant les personnes en situation de handicap visuel de la région. De cette manière, les municipalités pourront tenir compte des observations émises par cet organisme et l’association pourra informer ses membres des projets de réaménagement en cours. Vous pouvez connaître l’ensemble des associations régionales représentant les personnes en situation de handicap visuel en visitant le lien suivant : https://raaq.qc.ca/presentation-du-raaq/membres-du-raaq/

Le RAAQ tient aussi à apporter quelques précisions d’ordre général :

  • Si des trottoirs doivent être élargis, des points de repère doivent être installés pour permettre aux personnes en situation de handicap visuel de s’y repérer facilement et en toute sécurité. Des bollards ne sont pas une option adéquate puisqu’ils ne permettent pas à une personne en situation de handicap de se repérer. Il faut aussi proscrire les cordes et les chaines comme mode de délimitation.
  • Il faut aussi s’assurer que peu importe la configuration d’un partage de route, un espace piéton protégé et exempt de circulation automobile et cycliste doit toujours être présent et aisément repérable par une personne en situation de handicap visuel.
  • Une promotion des feux de circulation équipés de signaux sonores doit être faite. Il faut s’assurer que les reconfigurations de feux de circulation projetées, s’il y a lieu, ne modifient pas le comportement des signaux sonores.

Terminons en disant que des solutions de réaménagement universellement accessible existent. Il est important d’en faire la promotion. Ainsi, tout le monde y gagne!